En novembre 2015, le Finlandais Cupori s’est associé à KME pour créer une joint-venture. Il faut désormais appeler le nouveau groupe Tréfimétaux. Abandonné en 2007 après avoir rayonné pendant quatre décennies, le nom résonne comme une promesse de renaissance. Les lendemains qui chantent se conjuguent peut-être au passé.
Les nouveaux actionnaires ont recapitalisé l’usine de Fromelennes à hauteur de 10 millions d’euros. Avec l’appui du Finlandais Cupori, le nouveau groupe qui comprend également les sites de Niederbruck en Alsace et des Serravalle Scrivia en Italie, ambitionne de devenir le numéro 2 du tube de cuivre en Europe. De quoi donner de l’espoir à Rachid Belkebir, le délégué central CFDT de l’usine ardennaise. « La fonderie était chargée à 50 %, on est à 80 % aujourd’hui et sûrement à 100% dans les mois à venir », se réjouit le représentant syndical.
Tréfimétaux s’est donné pour objectif de conquérir de nouveaux marchés. « Au sein de KME, la répartition des marchés était telle qu’on n’avait pas le droit de vendre des tubes de cuivres au Bénélux ou en Allemagne. Maintenant, on pourra », projette le directeur du site de Fromellennes, Philippe Millescamps. Sans compter les objectifs vers des destinations encore inexplorées : l’Inde, le Brésil, les Etats-Unis…
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L’avenir est dans les tuyaux
En 2016, l’usine se met en ordre de marche. Il ne faut pas s’attendre à un redressement des résultats économiques avant début 2017. Les équipes commerciales prospectent actuellement de nouveaux clients et s’acquittent des formalités administratives pour pouvoir exporter vers de nouveaux marchés.
La montée en charge attendue de l’activité suppose également une réorganisation du travail. A Fromelennes, KME comptait 263 salariés. Tréfimétaux fonctionnera avec 213 personnes. « Ceux qui restent vont devoir mettre les bouchées doubles ou se former pour être en capacité de tenir plusieurs postes », explique Rachid Belkebir. Les 49 postes supprimés n’ont donné lieu à aucun licenciement. Tous les départs se sont fait volontairement. « Il reste deux ou trois cas à traîter », note Philippe Millescamps, le directeur de l’usine, avec un certain soulagement.
Le site de Fromelennes pourrait récupérer une douzaine de postes supplémentaires dans les mois à venir, notamment pour recréer une équipe de nuit.
Il n’y avait quasimment plus que deux équipes, on va de nouveau fonctionner en 3×8 », jubile Rachid Belkebir, délégué CFDT
« S’il n’y avait pas eu la loi Florange, nous serions en train de mettre tout le monde à la porte », souligne Philippe Millescamps qui insiste également sur l’attitude des salariés. «À l’annonce d’une fermeture, la tendance naturelle aurait été de répondre par des conflits ou des grèves », remarque le directeur. « Ça n’a absolument pas été le cas, l’usine a continué à tourner normalement et ça a manifestement contribué au projet de reprise ».