J’ai tout juste terminé la passionnante lecture du « Théatre quantique » de notre voisin longipontain et ….néanmoins, médaille fields 1982, j’ai nommé Alain Connes.
Je dois avouer toute suite que la fin de cet étonnant roman ne m’a pas plus perturbé que ne me perturbera le film de Luc Besson, autre thriller efficace que je suis allé voir aux Gobelins : l’histoire d’une femme qui voit ses capacités intellectuelles se développer de façon extraordinaire : fabuleuse perspective pour le moins inquiétante pour la gente masculine à laquelle j’ appartiens.
S’agissant de cette femme, qui doit être l’épouse d’Alain Connes, Dany Chéreau, donc notre voisine aussi, je me suis, d’un bout à l’autre de son livre, passionné pour sa fraîche écriture qui raconte l’univers magique des chercheurs du CERN et de l’Institut des Hautes Etudes Scientifiques de Bures sur Yvette, ce village voisin lui aussi de Longpont.
Elle a une plume fabuleuse et je pense que c’est elle vraiment l’auteure de ce roman qui raconte une histoire, un incroyable polar qui se déroule là où son « agité du bocal » de mari …cherche et trouve ….ses découvertes essentielles du XXè siècle, auxquelles je me sens totalement étranger.
Je suis donc sorti indemne de cette lecture qui ne m’a pas pris beaucoup de ce temps de mes grandes vacances dont j’aimerais cependant que « le tic tac de l’horloge divine » me permette un léger retour en arrière.Le film de Luc Besson, étonnant aussi fait référence aussi à ce retour sur un passé.
Les neuf suaires en marbre de carrare de Maurizo Cattelan, eux, (fondation François Pinault à Venise) ne m’ont pas laissé indifférent. Hélas 1 800 suaires à Gaza ne mobilisent pas grand monde.
En pratique, seuls quelques lycées envoient leurs élèves dans les écoles les plus fortes. Depuis des décennies, les meilleurs lycées parisiens (Louis-le-Grand, Henri IV…) et deux lycées de Versailles (Sainte-Geneviève et Hoche) tendent à truster une grande partie des admissions aux écoles normales et à Polytechnique. Et si Jean-Pierre Serre, médaillé Fields en 1954, était élève du lycée Daudet de Nîmes ou Alain Connes, lauréat en 1984, du lycée Thiers de Marseille, aujourd’hui, la part des grands lycées de province tend à se réduire. Polytechnique publie des statistiques qui montrent l’évolution de l’origine géographique des admissibles au concours. L’École normale supérieure ne publie pas les siennes. Peut-être parce que ce sont des données stratégiques…
On pourrait craindre que cette filière monopolistique ne produise des esprits trop formatés, et une certaine sclérose. Deux siècles d’expérience montrent que ce n’est pas le cas. Autant la formation des prépas est homogène et stéréotypée, autant la recherche mathématique française apparaît diverse et capable de se renouveler. Cette formation, quels que soient ses défauts, donne aux esprits les plus créatifs la possibilité de mûrir avant de se retrouver dans l’univers de la recherche universitaire, qui demande une grande capacité d’autonomie. S’il y a de nombreux arguments pour critiquer ce système, les raisons de son succès méritent d’être analysées par tous ceux qui s’intéressent aux progrès de l’éducation.
Pour la première fois dans l’histoire, la médaille Fields, considérée comme l’équivalent du prix Nobel en mathématiques, a été attribuée à une femme, l’Iranienne Maryam Mirzakhani, professeur à l’université Stanford. Artur Avila, mathématicien franco-brésilien, a aussi été récompensé.