« La mise en scène de chaque photographie vise à instaurer un jeu entre le modèle, aux positions et attitudes érotiques, et les sculptures de femmes nues ou légèrement vêtues », résument les juges. Les clichés, réalisés par Terry Richardson, « représentent le mannequin Laetitia Casta dans des poses explicitement érotiques voire sexuelles, en interaction avec les statues d’Aristide Maillol »…
Les ayants-droits de Maillol, les fils de Dina Vierny, Olivier et Bertrand Lorquin, ne pouvaient que faire un procès aux auteurs de ces photos et mises en scènes, opérées sans autorisation. Surtout sans respect pour l'oeuvre de l'artiste, en utilisant des poses faciles et prétendues "érotiques" : tout est bon pour gagner de l'argent... Le photographe répondra que c'est là de l'art, et nous "du cochon", même si juger "le beau" et le "bon goût" est un exercice difficile et condamnable de nos jours, surtout dans le domaine de l'art, où la porale ne doit pas interférer...
Ce qui semble scandaleux dans l’histoire de ces images prises dans le jardin des Tuileries, c’est le contresens encore ici véhiculé par le pseudo artiste T.Ricardson : les statues de Maillol n’ont rien d’érotique ! Ses femmes nues doivent être vues comme des abstractions : il s’agit d’une réflexion sur la pensée, la rivière, le temps, la vie, la mort, l’aviation…et la femme nue incarne une idée, une théorie… Les femmes maillolesques ne sont ni des Catalanes, érotiques et charnues, mais une représentation matérielle d’une philosophie universelle…
J.P.Bonnel