Soulagement dans l’usine ArcelorMittal de Dunkerque. Le numéro un mondial de la sidérurgie a annoncé hier sa décision d’investir 92 millions d’euros sur son site du Nord de la France. Très attendu par les salariés, cet investissement servira à la réfection totale de l’un des trois hauts-fourneaux du site. « C’est la conséquence de la stratégie mise en place en Europe consistant à concentrer la production sur les sites les plus compétitifs », explique Henri-Pierre Orsoni, PDG d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine. C’est aussi dans le cadre de cette stratégie que le groupe a décidé, il y a un an, de fermer ses deux hauts-fourneaux de Florange.
Une demande en hausse
Pour pouvoir continuer à répondre à la demande, il fallait rénover les équipements de Dunkerque. Désormais, l’usine livre non seulement ses propres installations en aval, mais aussi celles de Liège et de Florange, dont la filière liquide a été mise à l’arrêt. Du coup, les hauts-fourneaux de Dunkerque, tout comme ceux de Fos-sur-Mer, tournent à pleine capacité.
C’est le plus petit des trois hauts-fourneaux de l’usine qui va bénéficier de cette réfection. Celui-ci avait été arrêté temporairement pendant la crise, notamment en 2012, et le groupe avait à cette occasion investi quelques dizaines de millions d’euros pour assurer la pérennité de l’installation. Mais la dernière réfection complète remonte à plus de vingt ans, alors que ce type d’opération se fait généralement tous les quinze à vingt ans. Cette rénovation aura lieu au second semestre 2015 et se déroulera sur une période de quatre mois. A cette occasion, le haut-fourneau va augmenter sa capacité de production à 1,2 million de tonnes d’acier, contre 1 million aujourd’hui.
« C’est très bien », a réagi le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, estimant qu’il était de son ressort de veiller à « faire respecter » les engagements d’ArcelorMittal. « S’il les respecte, je ne peux que m’en féliciter », a-t-il ajouté, interrogé sur France Culture. Les organisations syndicales ont elles aussi accueilli positivement la nouvelle. « Cela assure la pérennité du site, même si, bien sûr, nous aurions préféré garder la filière liquide à Florange », indique François Pagano, représentant CFE-CGC chez ArcelorMittal Atlantique et Lorraine.