Dans le détail, ce regain est particulièrement notable dans les matériels de transport, tirés par l’aéronautique et le ferroviaire (+ 4,7 %) et, dans une moindre mesure, par l’automobile (+ 2 %). Du coup, d’autres secteurs en profitent, comme la métallurgie ou le caoutchouc- plastique. A cela est venu s’ajouter le rédemarrage de la raffinerie de Gonfreville, après plusieurs mois de maintenance.
« Ce rebond est cohérent avec les enquêtes de conjoncture de février, qui témoignaient d’une nette remontée des perspectives personnelles d’activité », explique Cédric Audenis, chef du département de la conjoncture de l’Insee. Le rebond attendu a donc bien eu lieu, ce qui est déjà un point positif vu le contexte conjoncturel. Il est par ailleurs un peu supérieur aux attentes des économistes. Dans sa note de conjoncture publiée fin mars, l’Insee anticipait un repli modéré de la production manufacturière (- 0,7 %) au premier trimestre, après une chute particulièrement lourde fin 2012. Avec un acquis de croissance (c’est-à-dire si la production reste stable en mars) négatif de – 0,2 %, « elle pourrait finalement être un peu meilleure que prévu », ajoute Cédric Audenis.
Un redémarrage fragile
Le redémarrage reste toutefois très fragile. D’une part, car le chiffre de février corrige une partie de la chute de janvier. D’autre part, car les enquêtes réalisées en mars auprès des industriels témoignent d’une stabilisation du climat des affaires à un niveau bas. La tendance générale donne donc plus l’impression d’un palier atteint par l’industrie que l’amorce d’un réel redressement. Pour preuve, la production manufacturière reste encore en légère baisse (- 0,3 %) au cours des trois derniers mois, se situant toujours à un niveau inférieur à celui de l’an dernier.
Du côté de demande, les derniers chiffres sont décevants : les exportations baissent toujours (« Les Echos » d’hier) et les deux premiers mois n’ont pas été bons sur le front de la consommation domestique. « Le premier trimestre 2013 pourrait être le miroir du quatrième trimestre 2012, avec une offre qui résiste et une demande en retrait », poursuit l’expert de l’Insee. Ce qui pourrait signifier que les entreprise se sont aussi remises à stocker
Une offre un peu moins mauvaise qu’attendu d’un côté, une demande un peu plus faible de l’autre, pas de quoi, pour l’Insee, changer sa prévision d’une croissance nulle du PIB au premier trimestre.
