Cette issue paraissait inévitable. Hier, le tribunal de commerce de Soissons a prononcé la liquidation de la fonderie Focast Picardie, malgré les bonnes volontés et le savoir-faire des salariés.
Il est de ces nouvelles, mauvaises, auxquelles on a beau s’attendre, « c’est dur à admettre ». Derrière ses lunettes fumées, les yeux de Franck Casola se perdent dans le vide. Le représentant du personnel de Focast Picardie vient de prononcer les mots « liquidation judiciaire ».
Le couperet est tombé : les 129 salariés de la fonderie de Villeneuve-Saint-Germain n’ont plus de boulot. Ils sont assommés, engourdis par le froid et les regrets.
Des pertes
Malgré toutes les bonnes volontés, celle du personnel et de ses élus, celle de la communauté d’agglomération du Soissonnais et de l’administrateur judiciaire qui sont allés chercher avec les dents de possibles repreneurs, celle du groupe Bouhyer et de son directeur Alain Mimouni intéressé par le site, malgré les délais accordés par le tribunal de commerce, malgré les efforts de tous ceux qui voulaient sauver la fonderie, « on a l’impression qu’on ne voulait pas de reprise. Je n’ai jamais vu qu’un repreneur ne puisse pas entrer en contact avec les clients de l’entreprise », soulignait l’avocat du comité d’entreprise de Focast.
Pour reprendre Focast Picardie, il fallait en effet à Alain Mimouni « valider le dossier sur le volet industriel, comptable et financier et avoir un peu de visibilité ainsi qu’au moins un contact avec les clients. Il n’est jamais parvenu à entrer en contact avec aucun des trois. Ça l’a beaucoup marqué », relatait lors de l’audience l’administrateur judiciaire, Me Declercq.
Ni Baxi, société jumelle de Focast, avec laquelle elle partage le site, ni Gima, ni Claas n’auront donné de signes un tant soit peu rassurant pour un repreneur, sachant que les perspectives financières n’étaient guère engageantes avec de 2,5 à 5 millions d’euros de pertes les deux premières années et une nécessité de réinvestir pour moderniser le matériel.
Daniel Alleaume, le PDG, n’a, lui, pas exprimé de regret. Il était absent hier. « C’est la quatrième société qu’il fait couler. Il a laissé un millier de personnes sur le carreau », grondait Franck Casola, sur les marches du palais de justice.
La tête haute
Lors de l’audience puis face aux salariés, Jean-Marie Carré, président de l’Agglo, a également montré du doigt ce patron : « Votre employeur vous a donné un coup derrière la tête. Manif vous avez démontré qu’il y avait un bon outil et de bons professionnels mais vous aviez à la barre un flibustier qui battait pavillon étranger. Vous n’y pouvez rien. Vous pouvez garder la tête haute. »
Et c’est tête haute que Thierry Regnault, secrétaire du CE CGT, confiait un m
aïe, aïe, aïe… Dur de voire les fonderies liquidées !
Je suis d’accord avec Piwi, c’est dur de vivre ça.
Mais depuis quand cela dure?
Sur les 6 entreprises que j’ai fréquentées, seules 2 subsistent, dont une de façon très floue (entre1970 et 1993).
La crise dans la fonderie date des années 1970-1980.
Pourquoi s’étonner auhjourd’hui?
Quel dommage, c’est un si beau métier!
Et ce malgré le régime de minceur….
J’ai eu le plaisir de travailler 5 ans et quelques mois à la CICH de Soissons (Ex SGF, devenue CICH puis Baxi puis Focast). Bien que les premiers mois/semaines ne fussent pas toujours aisés, j’ai pu découvrir et travailler avec des Femmes et des Hommes passionnés, à fort tempérament mais fiers de leur usine et fabriquant des pièces difficiles. OK, « ce n’était que de la fonte grise » mais couler des pièces de 5 mm d’épaisseur, d’un poids variant de quelques Kg à plus de 100 Kg soumises à 100% à un contrôle de pression à plus de 10 bars mérite un « bravo les gars » !
L’outil de travail était et est de première qualité ! Visitant des fonderies de par le monde, je peux confirmer que le CICH avait de quoi concurrencer bien des fonderies européennes et d’ailleurs.
Mais sans entrer dans la polémique, je pense que le « combat » n’était que franco-français !!! Espérons, en cette période « dure » et cruciale, que les fondeurs français orientent leurs actions pour acquérir plus de part de marché à l’export.
Je voudrais saluer mes anciens collègues et collaborateurs et leur souhaiter bon courage.
PM.Cabanne – PMC
Merci Pierre pour ton soutien.
Pour ceux qui ne me connaisse pas , Pierre m’a embauché chez CICH et était mon chef de service au sein des METHODES FONDERIES.
Oui en effet , tu as raison c ‘est un combat purement franco -français. Je trouves scandaleux que les gros clients comme GIMA et CLAAS n ‘ont pas rassurer le ou les repreneurs .On a toujours donné pour ces clients tant que qualité -prix et délais. Les salariés y ont cru jusqu ‘au bout et ont tout donné d ‘eux même .A préciser que nous sommes passé du chauffage à la piéce mécanique aussi complexe et nous avons développer notre savoir faire de la fonte GL à la fonte GS. Je profites d ‘écrire ce message pour dire à tous les clients que fabriquer une piéce de fonderie n ‘est pas toujours simple et qu ‘il faut aider le fondeur et n ‘ont pas le détruire .
On commencer à sortir la tête de l ‘eau , en 2 ans , nous avons dévelloppés 40 piéces avec des nouvelles commandes et nouveaux clients. Piéces que nos concurrents Polonais n ‘arrivait pas à faire
C ‘est un vrai gâchis pour le métier de la fonderie Française.
Un savoir faire qui s ‘envole.
Il faut remercier aussi mais on en parle pas beaucoup , MR COUSTENOBLE directeur de la Fonderie qui a fait un travail formidable et qui s ‘est battu jusqu ‘au bout pour la survie de FOCAST PICARDIE.
Ainsi que MR GIASSON Directeur Développements – commercial.
et nos modeleurs :NEUMANN ,GAGNEUR,ARDENNES-OUTILLAGES,MODELAGE CORNET,BRUNELLE et bien d ‘autres
Il faut arrêter l ‘hémorragie des fermetures des Fonderies et il faut que PIWI FONDERIE mette aussi la pression au prés de nos dirigeants fondeurs , hommes politiques que en FRANCE , il y a des compétences ,ouvriers , techniciens , ingénieurs , Directeur et que s ‘ils ne font rien aujoud’hui , on va tous mourir demain .
Giovanni MILANO
Je suis bien d’accord avec Pierre-Marie, au-delà de la disparition d’une fonderie de plus, c’est aussi un savoir-faire et des compétences qui disparaissent…
J’ai 83 ans et je suis toujours aussi triste lorsqu’une Fonderie ferme,je me mets à votre place car j’ai connu ça en 1971 lorsque j’étais à la société générale de centrifugation(S.G.C)
à Bar le duc(Meuse).Ils ont tous fait pour fermer cette Fonderie qui gagnait énormément d’argent,nous moulions beaucoup de raccords de descente d’eau,avaloir,grilles,regards avec tampons,dauphins,et autres pour le bâtiment on ne pouvait pas tenir du stock.Les chauffeurs lorsqu’ils venaient chercher les pièces à la S.G.C leur réflexion c’était de nous dire »chez vous on est livré de suite ce n’est pas comme »….Je ne vous dirai pas son nom il se trouve sur les trottoirs et sur la chaussée.Nous avons appris la fermeture de notre Fonderie par le journal de la région et croyez moi qu’ils sont donné beaucoup de mal pour la fermer.
Notre Directeur devait partir à la retraite et Paris nous l’a remplacé par un colonel de carrière,il a été honnête avec nous,le jour de la première réunion,il nous a dit »Messieurs en Fonderie je ne connais rien du tout je vous fais confiance »nous avons tous été très surpris.
On a assuré du bon travail pour que ce colonel ne passe pas pour un incapable à Paris,comme ils avaient décidé de nous couler ils ont réussi avec l’aide de celui qui met actuellement toutes les pièces fonte sur la chaussée.Lorsque je marche dessus,c’est plus fort que moi je crache sur ces pièces fonte,nous étions le gravier qui se trouvait dans leur chaussure,une fois le gravier enlevé,il devenait le numéro un de toutes les fabrications. Lorsqu’ils décident de fermer,on ne peut rien faire c’est l’argent qui commande et la politique,nous avons un exemple comme ArcelorMittal àFlorange. »je vous souhaite une bonne santé pour 2013 et bon courage à tous.
Voir le »blog de l’étain fait main »
Bonjour,dans mon bureau je viens de retrouver la liste des pièces que nous moulions à la S.G.C,toutes nos pièces portaient la marque B.L.D(Bar le Duc)Lorsque je vais dans une ville je regarde si je vois encore sur la chaussée ce B.L.D. A Montélimar,Valence,Lyon,Saint-Etienne et ailleurs je ne trouve plus notre B.L.D.d’après un cadre retraité qui a travaillé aux ponts et chaussées,la marque qui se trouve actuellement sur les chaussées,ont donné gracieusement les pièces fonte pour faire disparaître tous les B.L.D qui se trouvaient sur les trottoirs et sur les routes,je suis certain que cette entreprise était la première à demander la fermeture de la S.G.C,nous étions 620 personnes.
Les pièces qui n’ont pas réussi à remplacé,ces les plaques fonte de L’E.D.F et du téléphone,tout ce qui était écoulement des eaux c’était plus facile(je ne vais pas vous faire un dessin,vous savez lire entre les lignes)
Notre FONDERIE sable gagnait énormément d’argent,notre fabrication c’était la même que notre concurrent:coude à 67°30,coude double,culotte simple,culotte double,tout ce qui touchait le bâtiment et la chaussée.Nous coulions des milliers de culottes par 2 postes de 8 heures.Un entrepreneur en maçonnerie de Bar le Duc est venu un jour chercher des culottes pour le dépanner,tenez vous bien,le prix d’une culotte double avec une couche de peinture dessus était à 45 francs ,c’est simple à calculer que notre Fonderie gagnait de l’argent, à cette époque 1971 le litre d’essence était à 1,10 ou 1,20 franc,si ma mémoire ne me fait pas défaut.Tout le monde sait lorsqu’on veut abattre son chien on dit qu’il a la rage.
Autour de la S.G.C ils avaient beaucoup de rapaces le plus gros c’était notre concurrent,leur désir c’était de voir notre Fonderie à terre et en plus on poussait les habitants à se plaindre qu’il ne pouvait pas avoir du linge propre sur leur étendage à cause des poussières.
Lorsque je vois sur PIWI qu’une Fonderie va fermer,j’ai vraiment de la tristesse en moi.
Ce Monsieur est Géant, Génial, Emouvant et « SPECIAL » :
Pas de ‘fôtes’ d’orthographe (sauf de potentielles fautes de frappe nous dirait notre Lyonnais DB), un esprit vif certes un peu vindicatif, mais que de souvenirs (un peu acides envers un groupement de fonderies/une fonderie…mais je le comprends) !!!!!!!
Et ce « Monsieur » navigue sur Internet, les blogs & Co et ce à plus de 50 ans et il anime donc les débats ! Bravo et chapeau bas !
Bref : j’ai un Papa-Père, fondeur, de la même génération et qui m’a donné il y a quelques années des chiffres :
En 1930 pour 2,5 Franc (soit environ 0.4 euro) vous aviez:
Une heure de terrassier
Un litre de « Rouge » (liquide hydratant en fonderie)
Un paquet de gris (les Pères de nos Pères : nos Grands-Pères nous tous appris/montré/initié à rouler un clop…mais en fonderie ce n’était pas toujours facile)
Vive nos « Vieux » et venez raconter votre vie dans la revue de la fonderie. Je suis prêt à donner quelques euros pour que l’équipe de rédaction se déplace et aille interviewer :
Monsieur ‘’« Spécial » : spécialement génial’’ !
PMC
Il faudrait que M.Spécial nous donne son adresse & son tél, je serais peut-être prêt à lui rendre visite et l’interviewer si ce n’est pas trop loin.
Au fait, ce n’est pas 50 mais 80 ans….
Monsieur PMC,je ne vous souhaite pas de connaitre ce que nous avons subi en 1971,lorsque vous voyez tout vos mouleurs machine,mouleurs main,chef d’équipe et contremaître travailler avec dégoût et sachant que c’est la fin de la S.G.C.
Tout le personnel savait que notre concurrent était pas innocent dans la fermeture de la Fonderie avec un petit coup de pouce du ministre Pierre Messmer celui qui a dit « Lip c’est fini »
J’ai assisté à des scènes pénibles des Mamans et leurs enfants venir voir Papa avec des larmes,tout ce que j’ai vu est inoubliable,ça vous reste gravé à jamais dans le coeur.
En FRANCE il y avait la place pour deux Fonderies pour faire le même produit,mais ils avaient une trop grande ambition c’était de nous écraser,être le seul à mouler tous les raccords et toutes les autres pièces,être le numéro un sans partage.
Vous avez raison Monsieur PMC d’écrire que je suis vindicatif je le suis,j’ai la haine contre tous ces gens là,car notre Fonderie gagnait de l’argent puisque je faisais les devis et j’étais bien placé pour le voir.Je pense aux gens de Focast Picardie ils vont connaitre beaucoup de nuits blanche comme tous les gens où les Fonderies ferment.
Ce qui me touche le plus c’est pour celui qui aime son métier comme je l’aime et que je pratique de temps en temps pour le plaisir,ça va être dur de trouver du travail dans une Fonderie.Je souhaite au personnel de Focast Picardie beaucoup de courage et bonne chance à tous.
Monsieur PMC,nous approchons de 2013,et j’en profite pour vous souhaiter à vous et toute votre Famille une très bonne santé et beaucoup de satisfactions dans votre travail.
Vous avez sur mon blog étain fait main mon numéro de téléphone.