Cela fait de nombreuses années que nous travaillons avec Eurocopter. Nous nous positionnons sur l’ensemble de la gamme des hélicoptères pour lesquels nous réalisons des carters de boîtes de transmissions complexes en alliages légers. Au travers de ce contrat cadre, Eurocopter va pouvoir pérenniser sa supply chain. De notre côté, ce contrat va nous donner une visibilité pendant vingt ans. Sans compter qu’il envoie des signaux forts à nos actionnaires et salariés. Nous avons défini la façon dont nous allons travailler ensemble autour de plusieurs axes, notamment l’optimisation des pièces en mettant l’accent sur les outillages et l’introduction de nouvelles technologies nous permettant de faire une mutation vers le numérique afin de gagner en compétitivité. En fait, nous passons d’une culture d’artisanat à celle d’une industrie de haute technologie.
Vous avez noué un partenariat technologique avec l’allemand Prometal RCT. Pourquoi faire ?
Nous avons développé, en partenariat avec Prometal RCT, un équipement qui permet de réaliser des moules en sable sans outillage et qui apporte un gain de temps considérable dans la réalisation des moules (48 heures contre plusieurs semaines auparavant). Nous avons consacré un investissement de 1 million d’euro en R&D à ce procédé. De même, nous travaillons sur l’automatisation des opérations de sciage qui permettent à une pièce de trouver sa géométrie finale. Sur le volet des technologies numériques, nous avons adopté la simulation numérique pour la phase de développement des produits, qui simulent les défauts à l’écran et qui les corrigent. On gagne en temps. Nous avons noué des liens avec Danielson Ingeeniering, société de R&D qui maîtrise les simulations numériques et qui nous aide à progresser sur les aspects simulation. A l’inverse, cette société va accroître à nos côtés son niveau de compétence en fonderie. Enfin, nous participons au projet Caraïbe (Carters Aéronautiques innovants à Bénéfice Environnemental). Un projet qui vise à développer l’utilisation dans l’aéronautique d’alliages de magnésium de nouvelle génération, qui réunit Turbomeca, Eurocopter, Liebherr ainsi qu’une douzaine de PME et des centres de recherche.
La fonderie a connu des moments difficiles. Aujourd’hui, la page est tournée ?
Entre 2010 et 2011, nous étions dans une mauvaise passe. Peu à peu le climat social a été restauré. Nous n’avons pas fait de chômage partiel ni licencié. Nous avons procédé à un plan de formation important (7 % du budget chaque année). Ventana Aerospace, notre actionnaire, a été patient. Il a cru à nos projets. En juin dernier, il a acquis la fonderie Mercié à Toulouse qui fait le même métier que nous. A ceci près qu’elle est spécialisée dans des pièces complexes de petites dimensions. Nous allons engager des synergies avec cette fonderie.
Propos recueillis par Colette Goinère