Fonderie de Bretagne : le projet de reprise fragilisé
Deux réunions, mercredi 20 et jeudi 21 novembre 2024, viennent de se tenir au ministère de l’Industrie concernant la cession et l’avenir de Fonderie de Bretagne de Caudan (Morbihan) par Callista à Private Assets. Renault ne rassure pas.
« On se retrouve comme au mois d’août, on a aucune visibilité et c’est Renault qui décide. » Ce jeudi 21 novembre 2024, les élus du comité social et économique (CSE) de la Fonderie de Bretagne (FDB) ont fait l’aller-retour Caudan-Paris dans des conditions météo difficiles pour être reçus, avec espoir, par le ministère de l’Économie et de l’Industrie.
Un espoir douché. La veille, une réunion a rassemblé la direction de l’usine, Private assets, intéressé par le rachat de FDB et Renault Group. Selon nos informations, le ministère a validé l’offre de reprise de Private Assets. Pas Renault Group, questionnant la solidité du plan, ce qui met en péril le projet de reprise et l’avenir du site. « C’est une nouvelle fois angoissant pour les salariés, il n’y a que l’État qui peut taper du poing sur la table pour faire infléchir Renault », estiment les élus du CSE.
Des conditions à la reprise
L’usine de fabrication de pièces automobiles, située à Caudan (Morbihan), a été cédée par Renault group en novembre 2022 aux fonds d’investissement Callista. Depuis le printemps, l’usine est à nouveau en vente et est rentrée en négociations exclusives avec Private Assets pour le rachat.
Ce fonds d’investissement a livré, cet été, un rapport pour détailler son plan de reprise. Avec des conditions : notamment que Renault maintienne ses volumes jusqu’en 2028 et non 2026, comme le prévoyait le premier plan de cession.
« On doit réduire notre dépendance à Renault, qui reste notre principal client à hauteur de 95 % », détaillait Jérôme Dupont, le directeur de la Fonderie, en août dernier. Mais cela prend du temps.
Une nouvelle fois, l’usine de Caudan se retrouve fragilisée. Et ce, dans un contexte national où les menaces de casses industrielles sont presque annoncées comme inéluctables, notamment dans le secteur de l’automobile. Après l’usine Michelin à Vannes, le Morbihan paierait un lourd tribut.
Contactés, ni Renault Group, ni la direction de la Fonderie de Bretagne n’ont répondu à nos sollicitations. Une nouvelle réunion est prévue mercredi prochain.