Stellantis et Samsung SDI projettent une deuxième usine de batteries aux Etats-Unis
Une première gigafactory doit ouvrir dans l’Indiana en 2025. Mais pour l’instant, c’est en Europe que le constructeur prévoit le plus d’investir dans les batteries.
Stellantis poursuit la sécurisation du maillon le plus important de ses futures voitures électriques, la batterie. Le constructeur automobile franco-italien et le fabricant de batteries sud-coréen Samsung SDI ont annoncé, ce lundi, un projet de gigafactory aux Etats-Unis. Le site devrait commencer sa production en 2027, avec une capacité de 34 gigawattheures (GWh). C’est le deuxième projet d’usine du duo outre-Atlantique.
Pour l’heure, aucun détail n’a été donné concernant le lieu d’implantation de ce projet de coentreprise, ni sur le montant des investissements dédiés et le nombre d’employés. La transaction n’a par ailleurs pas encore été finalisée.
« Cette nouvelle usine contribuera à atteindre notre objectif ambitieux de proposer au moins 25 nouveaux modèles électriques sur le marché nord-américain d’ici la fin de la décennie », a déclaré Carlos Tavares , directeur général de Stellantis, cité dans un communiqué.
Cette gigafactory sera la deuxième de Stellantis aux Etats-Unis mais sa sixième à l’échelle mondiale. Le constructeur compte trois projets en Europe, via sa coentreprise avec TotalEnergies et Mercedes-Benz, baptisée ACC. Ce trio d’usines devrait être en mesure de produire à terme pour 120 GWh de batteries à horizon 2030.
Plus de 200 GWh à horizon 2030
En Amérique du Nord, Stellantis construit déjà une usine avec Samsung SDI. Elle ouvrira en 2025 à Kokomo, dans l’Indiana, avec une capacité de production initiale de 23 GWh et 33 GWh à terme. Les deux groupes ont investi plus de 2,5 milliards de dollars dans ce premier projet, un montant qui sera porté à 3,1 milliards. Ce premier site devrait employer quelque 1.400 personnes.
Stellantis mène un autre projet au Canada , cette fois-ci avec LG. Ce site doit ouvrir en 2024 et employer 2.500 personnes pour une capacité de 45 GWh de production. Au total, avec la nouvelle usine annoncée ce lundi, le constructeur disposera d’une capacité de production outre-Atlantique de 112 GWh à la fin de la décennie.
Malgré le puissant système de subvention américain en faveur des énergies décarbonées, l’IRA, le groupe a équilibré ses investissements en matière de batteries entre les deux continents. Les projets de gigafactories semblent en effet plus directement corrélées aux volumes de ventes futurs des véhicules électriques sur les deux continents.
Les six sites de production en Europe et en Amérique du Nord ne suffiront pas pour équiper toutes les voitures électriques que le constructeur ambitionne de vendre à cet horizon. Stellantis, qui exploite notamment les marques Peugeot, Jeep, Citroën, Opel, Alfa Romeo, compte mettre sur le marché 100 % de voitures neuves électriques en Europe d’ici 2030 et 50 % de ses voitures et pick-up côté américain.
Cela représente 5 millions de véhicules électriques , qui nécessiteront pas moins de 400 GWh de batteries, précise le groupe dans son communiqué. Il n’en produira donc en coentreprise qu’une grosse moitié, malgré les lourds moyens investis. En 2021, le constructeur avait annoncé qu’il prévoyait d’injecter pas moins de 35 milliards de dollars dans la production de véhicules électriques et logiciels d’ici 2025. Il vise la neutralité carbone en 2038.
Guillaume Guichard avec Reuters